lundi 29 septembre 2014

Savons-nous réellement communiquer de façon authentique ?



Communiquer vient du mot latin « communicare » qui veut dire « être en relation avec ». En effet, être en communication nécessite d’être en contact avec une personne ou plusieurs personnes. La communication peut se faire à deux, ou à plusieurs lors d’un échange. Toutefois, l’échange s’effectue toujours à partir d’un émetteur, c’est-à-dire celui qui transmet le message, et le récepteur est celui qui reçoit le message. Or, il arrive que lorsque nous communiquons, la personne avec qui nous échangeons peut ne pas recevoir ni comprendre le message, c’est-à-dire ce que nous voulons faire savoir ou transmettre comme information. Il peut avoir des interférences ! Prenons l’exemple d’un homme avec sa femme ; il y a des litiges à la maison, la communication a lieu, mais le message ne passe pas. Ils n’arrivent pas à se comprendre, et surtout à s’écouter.  La communication est biaisée à cause d’émotions qui interfèrent dans l’échange. Une colère qui surgit, lors d’un mot prononcé, un regard froid et distant lancé ! Une mésentente qui s’installe ! Et pourtant l’envie de communiquer est là, elle se fait même pressante ! Alors, qu’est-ce qui peut expliquer cela ? Qu’est-ce qui explique que l’on communique, mais on ne sait pas se faire entendre ? Qu’est-ce qui peut être à l’origine de cette mésentente ? Comment faire pour communiquer sans se mettre dans tous ses états ?

Communiquer c'est avant tout savoir exprimer ses attentes

Tout d’abord, pour communiquer il est essentiel de savoir faire des demandes, c’est-à-dire d’exprimer de façon claire ce que nous voulons vraiment, sans être dans des sous-entendus. Il arrive parfois que nous ne sachions pas faire de demandes, et que nous ayons des difficultés à exprimer nos besoins, tout simplement parce que nous ne savons pas vraiment ce que nous voulons. Nous pouvons en effet ressentir un besoin de « quelques chose », mais ne pas savoir le formuler, et être dans une plainte qui n’exprime pas réellement notre demande. Comme le cas d’une femme qui se plaint de l’attitude égoïste de son conjoint, mais sans réellement exprimer sa demande qui peut être un besoin de proximité, de tendresse, ou tout simplement de passer plus de temps avec ce dernier. Or cette attitude de plainte, de réprimande, ne fait que braquer la personne qui écoute.  Elle se renferme comme une coquille et devient opaque à toutes exhortations. Alors que celle qui a émis des plaintes souhaitait tout simplement être comprise en pensant que son conjoint aurait pu comprendre ses attentes. il ne suffit pas d’émettre des plaintes pour se faire comprendre ! La communication a besoin d’être claire pour qu’il n’y ait pas d’interférences. Et pour cela, il est important de clarifier ses idées, de laisser passer les émotions qui interférent pour échanger réellement ! Et ne pas communiquer lorsque les émotions sont trop fortes, car elles empêchent de raisonner et d’être clair dans ce que l’on veut vraiment. Si on vocifère pour communiquer, on risque tout simplement de faire fuir celle ou celui avec qui on communique, qui peut mettre un mur d’indifférence pour ne pas ressentir. Il est donc préférable de trouver le calme et de réfléchir avant d’émettre une demande. Parfois, quelques questions que l’on peut se poser suffisent pour clarifier ses idées pour trouver un début de solution. Par exemple,   « qu’est-ce que je veux vraiment ?» quels sont mes besoins ? Qu’est ce que l’autre peut m’apporter ? »

Etre en accord avec soi-même pour mieux communiquer avec autrui

Cependant, si nous voulons améliorer nos relations et être proches des autres, il est essentiel de communiquer de la façon la plus authentique. Mais, pour cela, nous devons être en accord avec nous même pour pouvoir être en accord avec les autres. Cette attitude exige de gagner en maturité et en confiance ! Surtout lorsque nous sommes dans une relation, où l’intimité est cruciale pour développer une relation saine et épanouie, comme dans le cas de la vie de couple. Il est très difficile d’aborder des sujets sensibles, sans qu’il y ait un minimum de confiance, de sécurité et de maturité. Tout simplement parce que la relation est chargée d’affect. Toutefois, il arrive aussi que certaines personnes ne sachent pas exprimer des sentiments, de peur de paraître vulnérables. Et qu’elles aient développé une carapace, des masques qui les empêchent d’êtres proches. Les raisons peuvent être multiples. Un manque de confiance en soi, des blessures non cicatrisées, une immaturité, une peur d’être rejeté, ou d’être blessé… D’où l’intérêt de prendre en compte le langage non verbal qui est aussi important que le langage verbal. En effet, un silence, un soupir, des lèvres pincées, une respiration saccadée, un visage pâle, des sourcils froncés, des épaules relevées, une lueur dans le regard en disent plus parfois sur l’état d’une personne qui essaie tant bien que mal de ne rien laisser paraître. Mais il y a des gestes, qui trahissent et accentuent le mal-être que la personne tente de dissimuler.

Etre attentif à l'autre est primordial

Comme on peut le voir, la communication n’est pas un processus simple, elle exige avant tout de savoir écouter, d’être attentive. Cette exigence nécessite de développer une attitude responsable et empathique loin des jeux de pouvoir qui peuvent parasiter la relation. Faire l’effort de comprendre l’autre est la clé d’une communication réussie ! Savoir ce qui se joue derrière les apparences est plus important pour gagner en authenticité ! Pour cela, il est nécessaire de comprendre le cadre de référence de celui avec qui on communique. Nous avons tous des histoires, un vécu personnel différent. Et les mots que l’on peut prononcer, ou l’attitude que l’on peut avoir ne sont pas les mêmes pour celui qui nous écoute. Ils peuvent être chargés d’émotions et de sens différents ! Chacun a sa manière d’interpréter les événements, les mots, les gestes en fonction de son cadre de référence. D’où l’intérêt d’observer et de connaître un minimum sur la personne avec qui on communique ! Bien sûr, cela dépend aussi du degré d’intimité que nous avons avec elle. De toute façon pour communiquer de façon authentique, il est indispensable d’avoir une éthique, un savoir-vivre, et de gagner en sincérité, en empathie, en douceur et en bienveillance pour faciliter l’échange et trouver une entente mutuelle. Car, au bout du compte, si nous voulons gagner en proximité, en transparence, il est fondamental de faire tomber les masques qui nous empêchent d’être vrai et de gagner en profondeur en nous connectant à la partie la plus pure que nous possédons en nous, la « Fitra » qui nous relie à Dieu et nous fait voir la beauté (Jamal) qui  se trouve-en nous et autour de nous. 
Malika ZIRI

Article paru dans le journal la plume de l'est. 

mardi 13 mai 2014

lundi 24 février 2014

Sommes nous pilotés par nos peurs ?



La peur est une émotion, « [elle] représente un signal d’alarme destiné à faciliter notre vigilance face aux dangers et à augmenter nos chances de survie »(1). Elle génère de l’adrénaline qui est l’hormone du combat. En effet, l’adrénaline prépare l’organisme à agir très vite lors d’un danger imminent. Un enfant qui se blesse grièvement, une catastrophe naturelle, un accident de voiture, un tremblement de terre, etc. Tout notre corps est secoué par des vagues d’adrénaline, laquelle nous prépare à passer à l’action et à faire des choses inimaginables telles que grimper sur un arbre en une fraction de seconde à l’approche d’un événement anxiogène, ou encore courir plus vite que d’habitude. A cet effet, « nos pupilles se dilatent pour recevoir davantage de lumière, le cerveau envoie des messages au système nerveux pour qu’il se prépare, la digestion s’arrête pour permettre que davantage d’énergie soit consacrée au combat ou à la fuite, les muscles se tendent prêts à l’action. » (2) Toutefois, qu'en est-il lorsque le danger n’est pas réel, ou que la peur est irrationnelle ? Pourquoi l’organisme agit-il alors qu’il n’y a pas de réels dangers ? Comment faire pour se débarrasser de ces peurs qui polluent notre existence ? Quelles sont les conséquences de ces vagues d’adrénaline sur notre corps ?

 La peur est salvatrice lorsqu’il y a un réel danger. Elle protège, nous met en sécurité ! Mais il existe différentes peurs : peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas y arriver, peur de l’inconnu, peur d’être rejeté(e), etc. Ces peurs peuvent s’étendre à l’infini et devenir de vrais obstacles dans la vie quotidienne comme dans la vie professionnelle, lors d’un premier entretien d’embauche par exemple. Une peur qui se déguise sous différents noms : anxiété, appréhension, angoisse, mal-être. Une peur qui se cache derrière un masque de décontraction, alors que tout le corps montre le contraire : regard fuyant, épaules relevées, mâchoire crispée, mains moites, boule à la gorge, palpitation, etc.

Tous ces gestes et ces comportements sont en grande partie influencés par des pensées négatives du style : « Je n’y arriverai pas, c’est trop dur, je n’ai pas le droit à l’erreur, je ne vais pas être à la hauteur, je vais être ridicule. » Nos pensées négatives génèrent des émotions négatives et influent sur nos comportements. En effet, « nous pouvons voir les choses d’une manière qui nous mette dans un état constructif ou faire le contraire. »(3) Nous pouvons, avec toute la bonne volonté, nous mettre dans un état d’anxiété en activant des images pessimistes et ruminer des pensées négatives. Ou, dans le cas contraire, être dans une attitude constructive en faisant fi de ces pensées négatives. Nous pouvons donc ignorer ces pensées et passer à l’action, en faisant preuve de courage et agir malgré que nous ayons l’estomac noué, les mains moites, la voix qui tremble. Aller au-delà de ces manifestations physiques qui, au bout du compte, disparaissent lorsque nous ne leur donnons pas d’importance.


La clé du succès est de composer avec sa peur et de la rendre comme un allié prêt à nous donner de précieuses informations dans la manière de nous préparer face aux événements stressants. Car, au final, la peur n’est qu’un signal qui nous dit que nous devons anticiper et agir en mettant en place des actions pouvant nous permettre d’atteindre nos objectifs. Et c’est en passant à l’action, en recommençant les expériences, en étant dans une attitude constructive que nous allons nous désensibiliser de la peur. Dans le cas contraire, on peut aussi se saboter en étant dans une attitude pessimiste, en voyant toujours le verre à moitié vide : en focalisant sur les aspects négatifs et sur les manifestations physiques dans lesquelles nous allons ancrer la peur, l’élargir, la faire grossir en nous. La peur engendre de la peur et peut bloquer nos processus créatifs et nous maintenir dans l’inaction.
 
Une autre raison qui peut nous protéger de nos peurs est d’apprendre à être vrai, s’accepter comme on est. Accepter d’être imparfait en se donnant le droit d’être soi même est un garde fou contre toutes les formes de peurs irrationnelles. C'est aussi une protection contre la peur des autres, la peur d’être imparfait, la peur de ne pas être aimé, la peur d’être rejeté, la peur de commettre des erreurs. Alors que, paradoxalement, se donner le droit à l’erreur, d’être imparfait, d’être soi même, permet de recommencer les expériences. A l’image de l’enfant qui trébuche maintes fois pour apprendre à marcher. Nous devons composer avec nous-mêmes, sans être étrangers à soi même en faisant des efforts surhumains pour paraître ce que nous ne sommes pas vraiment dans le but d’être acceptés. Alors que pour aller au-delà de ses peurs, il est important de se donner « le droit d’être soi même », en apprenant à être soi même.


Apprendre à désapprendre : aller au-delà des injonctions apprises par l'éducation et l'environnement (à l’école, au travail, dans la vie familiale, dans la vie de couple) Des injonctions qui dictent nos agissements, notre manière de voir le monde, notre manière d’être : « tu dois être parfait, tu n’as pas le droit à l’erreur, tu dois faire plaisir, tu ne dois pas dire non, tu n’as pas le droit de penser, de dire, de faire comme cela. » Des injonctions qui nous empêchent de devenir ce que nous sommes censés êtres en voilant notre Fitra, ce caractère inné. Des injonctions qui produisent de la peur et qui sont une entrave à l’émergence de nos potentiels latents. Car c’est en faisant face à sa peur en allant au-delà de ces injonctions que l’on s’affranchit de ces conditionnements. C’est en se donnant des permissions en étant dans l’action que l’on modifie nos conditionnements. Les permissions sont vitales pour transformer la fiction en action. Elles nous ancrent dans la réalité et nous font sortir de notre imaginaire. De même, elles agissent comme des leviers en nous donnant accès à notre pouvoir, notre libre arbitre qui nous fait sortir de la peur vers la confiance en soi et la confiance en Dieu.

(1) Christophe André, Psychologie de la peur, Odile Jacob, p. 11
(2) Guérir l’anxiété pour les nuls, First éditions, p. 48
(3) Anthony Robbins, Le pouvoir illimité, J’ai lu, p. 72


Article paru dans le journal "la plume de l'est" Rubrique Parole de Coach - Malika ZIRI

jeudi 30 janvier 2014

Atelier - Comment venir à bout de la procrastination ? 
le jeudi 20 février