lundi 26 janvier 2015

Comment se débarrasser de la procrastination ?


La procrastination est le fait de remettre à plus tard ce que  nous  pouvons  faire  le jour même. Par exemple, régler un litige, inviter un membre de sa  famille,  changer  un  défaut, lire le coran, envoyer un courrier  administratif,  entamer  un régime,  s’inscrire  à  des  cours, programmer  son  voyage  pour le  hadj,  etc.  Nous  pouvons  en effet, procrastiner pour tout et pour rien ! Le problème qui se présente est  qu’en  remettant constamment  à  plus  tard nous ne sommes pas dans l’action et nous  n’avançons pas vers  nos objectifs. De plus, cette attitude génère des  émotions  négatives  telles que la frustration, un sentiment d’apathie    et    d’impuissance lorsqu’elle s’installe dans notre vie et qui forcément nous emmène vers la souffrance ! 

Quelle  est  l’origine  de  cette procrastination ?  La  peur  peut être une source de procrastination.  La  peur  est  une  émotion que nous ressentons lorsque nous  pensons être  en  danger. D’ailleurs un  danger  qui  est souvent irrationnel : la peur de l’inconnu,  de  ne  pas  être  à  la hauteur, du ridicule, de l’échec, de se tromper, d’être rejeté. Nous sommes ainsi souvent bluffés  par  nous-mêmes,  par  nos pensées  ou  nos  croyances.  En effet, derrière la peur se cache une  pensée,  une  croyance  sur nous-mêmes et sur les  autres. Des vérités qu’il ne nous viendrait même pas à l’idée de déconstruire, tellement qu’elles sont ancrées en nous à travers notre éducation et nos expériences ! Des croyances du style : je n’y arriverai pas ! Je suis nulle ! Je ne me sens pas capable ! C’est trop dur ! C’est impossible ! J’ai encore  fait des  erreurs !  Etc. Des  pensées  qui  peuvent  nous empêcher  de  passer  à  l’action ou   de  recommencer  l’expérience ! Des pensées négatives et  qui  génèrent  des émotions négatives telles que la peur. C’est un mécanisme inconscient qui s’installe  malgré nous, ce qui implique que pour se  débarrasser de  la  procrastination, il faut aller à la source du  problème  qui  est  souvent notre  manière  de  voir  et  d’interpréter  le  monde  à  travers nos prismes. Et c’est grâce à la prise  de  conscience  que  nous pouvons sortir d’un état inconscient  vers un état  conscient. De  même,  c’est  seulement  en étant  conscient que nous  pouvons changer. Toutefois, nous pouvons   être conscients  et  ne  pas  changer. 

En  effet,  la  pensée   négative peut  nous  empêcher  de  sortir de notre zone de confort, là où nous nous sentons à l’aise pour faire, pour dire, pour agir. Pour atteindre  de  nouveaux  objectifs,   apprendre   de nouvelles compétences, il est essentiel de sortir de sa zone de confort. Plus nous  sortons  de notre  zone  e confort,  plus  nous  l’élargissons et plus nous développons notre confiance qui est notre antidote contre la peur. Par  exemple,  nous  sommes  en famille et nous sentons à l’aise pour  communiquer,  et  prendre la parole ; nous ne sentons aucune peur. A l’inverse, nous pouvons ressentir de l’appréhension lorsque nous  devons   prendre la  parole  en  face  d’un  groupe inconnu, lors de notre premier entretien d’embauche, ou  lors d’une première réunion professionnelle. Il est tout à fait normal de ressentir de l’appréhension lors d’une première fois. Toutefois,  lorsque  nous  répétons  les  actes  dans  notre  quotidien,   nous   réduisons   notre peur et nous augmentons notre confiance.  Nous  devenons  plus serein,  plus  à  l’aise  pour  faire et nous augmentons notre zone de  confort  ;  en  conséquence, notre   procrastination diminue face  aux  résultats positifs.  Or, si on ne passe pas à l’action, on entretient notre procrastination et un cercle vicieux s’installe. Il suffit donc de créer de nouvelles habitudes et un cercle vertueux se mettra en place !

Une autre manière de faire pour éviter  de  remettre  à  plus  tard est  de  programmer  les  actions dans  son agenda. Nous  avons tendance à procrastiner lorsque nous  avons  plusieurs tâches  à faire en même  temps.  Prioriser les actions et aller jusqu’au bout de la tâche à faire permet de   moins procrastiner.   Il est important  aussi  d’inscrire des actions réalisables,   que nous pouvons faire le jour même. Et surtout de programmer le temps de  chaque  action  pour  éviter de remettre à plus tard lorsque nous  manquons  de  temps.  Parfois  le  fait  de  remettre  à  plus tard  une  action  sans  avoir  pris le temps d’estimer la durer de la tâche, peut nous rebuter à la reprendre,  si  celle-ci  n’est  pas finie.  Et  nous  nous  retrouvons, avec une liste de choses à faire, mais  qui  n’ont  pas  été  finies, et qui au bout du compte peut provoquer de la lassitude, de la répulsion à reprendre une tâche incomplète
Selon  Maxwell  Maltz il  faut  au moins 21 jours pour changer une habitude. Une sagesse arabe dit aussi que celui qui accompagne quelqu’un   pendant  40 jours devient  comme  lui.  Le  nombre de  jours n’est pas un  hasard ! Nous pouvons le constater pendant le mois du ramadan ; l’un de ses objectifs est d’instaurer de nouvelles  habitudes  corporelles,  comportementales et spirituelles. Ces exemples viennent confirmer que, pour ancrer de nouvelles habitudes, nous avons besoin de répéter les actes dans un temps déterminé. En effet, l’habitude s’installe en nous à force de  répéter  pendant  un  temps donné des actions. Elle devient automatique,  inconsciente,  et elle  s’imprime en nous  comme une  seconde  nature.  Toutefois, changer une habitude exige de la patience et de la persévérance. Car le for intérieur rebute face aux efforts et cherche à assouvir ses désirs dans l’immédiateté. La  patience, l’endurance, la constance sont les clés du changement ; sans la patience nous ne   pouvons pas instaurer de nouvelles habitudes qui exigent des  efforts  et  une  constance. Car la solution n’est pas de faire beaucoup, mais de faire peu chaque jours et d’aller jusqu’au bout de ce que L’on  fait. Et  sans la  patience,  on  risque  d’abandonner  face  à la  difficulté  que  l’on  peut  rencontrer. De plus, cette attitude va enclencher à court terme de la  concentration,  à  long  terme de la motivation et à très long terme de l’ambition qui sont les moteurs  pour  réussir  nos  projets !

Article paru dans le journal de la plume de l'est